vendredi 16 mars 2018

Le chemin de la tendresse

Le pape François répondait à des questions lors d’un congrès des gens engagés à Rome dans la pastorale familiale. Une personne lui demande comment résoudre le grand problème créé ou exacerbé par notre culture : l’« individualisme pratique et avare ». Et cette personne suggère comme chemin : une révolution de la tendresse. Elle insiste : cette révolution est urgente aujourd’hui.
 
Le pape relève cette remarque. Il y reconnaît un mot-clé : la tendresse. « C’est la caresse de Dieu, la tendresse. » « Aujourd’hui, nous pouvons le dire : il manque la tendresse, il manque la tendresse. Caresser non seulement les enfants, les malades, caresser tout, les pécheurs... Et il y a de bons exemples de la tendresse... La tendresse est un langage qui vaut pour les plus petits, pour ceux qui n’ont rien : un enfant connaît son papa et sa maman par les caresses, ensuite par la voix, mais c’est toujours la tendresse. »
 
Et le pape explique : la tendresse, « c’est m’abaisser au niveau de l’autre. C’est le chemin qu’a suivi Jésus. Jésus n’a pas considéré le fait d’être Dieu comme un privilège : il s’est abaissé (cf. Ph 2, 6-7). Et il a parlé notre langue, il a parlé avec nos gestes. Et le chemin de Jésus est le chemin de la tendresse. Voilà : l’hédonisme, la peur de la liberté, tel est précisément l’individualisme contemporain. Il faut sortir par le chemin de la tendresse, de l’écoute, de l’accompagnement. » Ainsi, avec ce langage et avec cette attitude, « les familles grandissent : il y a la petite famille, ensuite la grande famille des amis ou de ceux qui viennent. »
 
† Roger Ébacher
Évêque émérite de Gatineau
(33e texte d’une série sur La joie de l’amour)

Aucun commentaire: