jeudi 13 juillet 2017

Le couple humain, image de Dieu

Un jour, Jésus rappelle à ses interlocuteurs ce que nous risquons parfois d’oublier et qui est le sens même du couple humain : « N'avez-vous pas lu que le Créateur, dès l'origine, les fit homme et femme? » (Matthieu 19, 4) C’est bien ce qu’enseigne le début de la Bible : « Dieu créa l'homme à son image, à l'image de Dieu il le créa, homme et femme il les créa. » (Genèse 1,27)
 
Le pape François, dans son magnifique texte intitulé La joie de l’amour, commente : « Les deux grandioses premiers chapitres de la Genèse nous offrent l’image du couple humain dans sa réalité fondamentale. Dans ce texte initial de la Bible brillent certaines affirmations décisives. » (par. 10)
 
Et il précise : « Le couple qui aime et procrée est la vraie “sculpture” vivante (non pas celle de pierre ou d’or que le Décalogue interdit), capable de manifester le Dieu créateur et sauveur. C’est pourquoi l’amour fécond arrive à être le symbole des réalités intimes de Dieu. » (par. 11) Ainsi, la relation féconde du couple devient une image qui oriente notre méditation vers le mystère de Dieu amour et vie, donateur généreux de vie. « Le Dieu Trinité est communion d’amour, et la famille est son reflet vivant. » Le Dieu auquel croient les chrétiens, dans son mystère le plus intime, est une famille, « puisqu’il porte en lui-même la paternité, la filiation et l’essence de la famille qu’est l’amour. »
 
Il faut admirer le couple humain dans son visage lumineux. Pensons à la relation directe – les yeux dans les yeux –, à cette rencontre avec « un visage, un “tu” qui reflète l’amour divin. » C’est ce qu’exprime admirablement la femme du Cantique des Cantiques dans une merveilleuse profession d’amour et de don réciproque : « Mon bien-aimé est à moi, et moi à lui […]. Je suis à mon bien-aimé, et mon bien-aimé est à moi! » (2, 16; 6, 3).
 
Pensons aussi à la beauté de la procréation et de la famille. Dans la Bible, l’union matrimoniale est évoquée à la fois dans sa dimension sexuelle et corporelle et aussi en tant que don volontaire d’amour : étreinte physique et union des cœurs et des vies. En jaillit la famille, construite de pierres vivantes. « La présence d’enfants est, de toute manière, un signe de plénitude de la famille, dans la continuité de la même histoire du salut, de génération en génération. » (par. 14)
 
† Roger Ébacher
Évêque émérite de Gatineau
(4e texte d’une série sur La joie de l’amour)