jeudi 25 août 2016

Le cœur de Jésus source de ma joie

« L’Évangile, où resplendit glorieuse la Croix du Christ, invite avec insistance à la joie. » Dans son exhortation La joie de l’Évangile, le pape François multiplie les exemples de cette joie. Ça vaut la peine d’en lire attentivement la liste, méditant chaque situation évoquée.
 
« L’Évangile, où resplendit glorieuse la Croix du Christ, invite avec insistance à la joie. Quelques exemples suffisent : “Réjouis-toi” est le salut de l’ange à Marie (Lc 1, 28). La visite de Marie à Élisabeth fait en sorte que Jean tressaille de joie dans le sein de sa mère (cf. Lc 1, 41). Dans son cantique, Marie proclame : “Mon esprit tressaille de joie en Dieu mon Sauveur” (Lc 1, 47). Quand Jésus commence son ministère, Jean s’exclame : “Telle est ma joie, et elle est complète” (Jn 3, 29). Jésus lui-même “tressaillit de joie sous l’action de l’Esprit-Saint” (Lc 10, 21). Son message est source de joie : “Je vous dis cela pour que ma joie soit en vous et que votre joie soit complète” (Jn 15, 11) ».
 
Le pape nous montre ensuite la source de cette joie à l’œuvre dans l’histoire des disciples. « Notre joie chrétienne jaillit de la source de son cœur débordant. Il promet aux disciples : “Vous serez tristes, mais votre tristesse se changera en joie” (Jn 16, 20). Et il insiste : “Je vous verrai de nouveau et votre cœur sera dans la joie, et votre joie, nul ne vous l’enlèvera (Jn 16, 22). Par la suite, les disciples, le voyant ressuscité ‘furent remplis de joie’ (Jn 20, 20). Le Livre des Actes des Apôtres raconte que dans la première communauté ils prenaient ‘leur nourriture avec allégresse’ (Ac 2, 46). Là où les disciples passaient ‘la joie fut vive’ (8, 8), et eux, dans les persécutions ‘étaient remplis de joie’ (13, 52). Un eunuque, qui venait d’être baptisé, poursuivit son chemin tout joyeux” (8, 39), et le gardien de prison “se réjouit avec tous les siens d’avoir cru en Dieu” (16, 34). » (EG 5)
 
Le pape ajoute cette question provocante : « Pourquoi ne pas entrer nous aussi dans ce fleuve de joie? » Oui, qu’est-ce qui m’en empêche? Est-ce parce que je ne connais pas la source de cette joie? C’est le cœur débordant de Jésus! Il m’attend, il m’attire, il me désire! À moi d’aller chaque jour y boire! La source de la joie chrétienne est le contact vivant et vivifiant avec Jésus ressuscité.
 
Suis-je un chrétien avec « un air de Carême sans Pâques »? Ou bien est-ce que je porte dans mon cœur « la certitude personnelle d’être infiniment aimé, au-delà de tout »? « Il faut permettre à la joie de la foi de commencer à s’éveiller, comme une confiance secrète mais ferme, même au milieu des pires soucis. »  (EG 6)
 
Quel est alors mon chemin de paix et de joie au cœur des tribulations de la vie? Aller régulièrement puiser « à la source de l’amour toujours plus grand de Dieu qui s’est manifesté en Jésus Christ. » Cesser de me centrer égoïstement sur moi-même, mes idées, mes évaluations. Le rencontrer, m’attacher à lui, m’y accrocher, me serrer sur lui, le regarder sur sa croix, accueillir le don de l’Esprit du Ressuscité. «La vie pour moi, c’est le Christ. » (Philippiens 1, 21)
 
Retisser sans cesse cette amitié, avec cette personne vivante aujourd’hui qu’est Jésus, mon sauveur, mon ami, mon frère : voilà la source de ma joie, qui donne élan à ma mission.
 
Je prie la Vierge Marie de m’éduquer à désirer et à accueillir les souffles de l’Esprit de Jésus ressuscité. Je pourrai ainsi devenir un disciple-missionnaire.
 
(3e texte d’une série sur La joie de l’Évangile) 
† Roger Ébacher
Évêque émérite de Gatineau