samedi 30 juillet 2016

Les laïcs engagés dans la vie publique

Dans une lettre que je considère comme très importante, le pape François pose la question suivante : « Que signifie le fait que les laïcs travaillent dans la vie publique? » C’est une question portée par les pasteurs du peuple de Dieu. Le pape élabore les éléments d’une réponse qui ouvrent des voies à la réflexion et à la révision dans nos engagements.

« De nos jours, beaucoup de nos villes sont devenues de vrais lieux de survie. Des lieux où la culture du rebut semble s’être installée, laissant peu de place à l’espérance. Nous y trouvons nos frères, immergés dans ces luttes, avec leurs familles, qui essayent non seulement de survivre, mais qui, entre contradictions et injustices, cherchent le Seigneur et désirent lui rendre témoignage. »

Le pape pose la question : Que signifie pour nous pasteurs le fait que les laïcs travaillent dans la vie publique? « Cela signifie chercher le moyen de pouvoir encourager, accompagner et stimuler toutes les tentatives et les efforts qui sont déjà faits aujourd’hui pour maintenir vivantes l’espérance et la foi dans un monde plein de contradictions, spécialement pour les plus pauvres, spécialement avec les plus pauvres. Cela signifie, en tant que pasteurs, nous engager au milieu de notre peuple et, avec notre peuple, soutenir la foi et son espérance. En ouvrant les portes, en travaillant avec lui, en rêvant avec lui, en réfléchissant et surtout en priant avec lui. »

Exprimant un regard de foi contemplative, le pape ajoute qu’il faut découvrir « ce Dieu qui habite dans ses maisons, dans ses rues, sur ses places... Il vit parmi les citadins qui promeuvent la solidarité, la fraternité, le désir du bien, de vérité, de justice. Cette présence ne doit pas être fabriquée, mais découverte, dévoilée. Dieu ne se cache pas à ceux qui le cherchent d’un cœur sincère. »

Et le pape affirme hautement : « Ce n’est jamais au pasteur de dire au laïc ce qu’il doit faire ou dire, il le sait bien mieux que nous. Ce n’est pas au pasteur de devoir établir ce que les fidèles doivent dire dans les différents milieux. En tant que pasteurs, unis à notre peuple, il est bon de nous demander comment nous encourageons et promouvons la charité et la fraternité, le désir du bien, de la vérité et de la justice. Comment nous faisons en sorte que la corruption ne se niche pas dans nos cœurs. » Le pasteur n’a pas à parler à la place des laïcs, mais à les soutenir, les nourrir de l’Évangile et dans la prière.

† Roger Ébacher
Évêque émérite de Gatineau