samedi 19 mars 2016

Un récit qui nous fait renaître

Cette année, le début du printemps coïncide avec le dimanche des Rameaux et le récit de la Passion de Jésus. La symbolique entre les deux temps est très forte. Au printemps, nous passons du temps froid au temps chaud, de la saison où la nature dort au matin où l’eau se fait un chemin sous la neige, de la saison « morte » à la vie qui renaît. Même si nous sommes habitués au passage d’une saison à l’autre, nous sommes toujours émerveillés de ces transformations. Oui, l’humain est profondément fait pour la vie.
 
Le récit de la Passion de Jésus nous présente également des passages où Jésus et ses disciples passent par des temps de doute, de remise en question, de trahison, de détresse, de déception et de mort. Les disciples doutent de la promesse d’un monde nouveau annoncée par Jésus. Ils semblent ne pas saisir la mort imminente de Jésus et que c’est par cette mort que peut renaître la vie.
 
La vie publique de Jésus qui inspirait un printemps nouveau fait place à une période où son entourage ne voit pas l’espérance promise. Certains commencent à douter et même à abandonner leur mission en contribuant à livrer Jésus, à le renier. Ils ne voient pas la vie qui se cache sous la noirceur de la mise à mort de Jésus. Leur cœur est lent à voir que le don de la vie de Jésus est porteur d’un monde nouveau, d’un printemps nouveau.
 
Nous avons certainement déjà vécu de ces temps de doute, de désespoir, de remise en question, de trahison même. Le récit de la Passion de Jésus vient nous redire qu’il faut lui faire confiance et lui remettre entre ses mains nos doutes et nos désespoirs pour qu’il nous apporte la paix, la joie et surtout l’espérance. La miséricorde de Dieu est là pour nous accueillir, nous faire passer de nos petites « morts » à la vie nouvelle. Son amour est toujours là, un peu comme les racines sous la neige qui se préparent à refaire surface. Laissons l’eau vive de Jésus irriguer les hivers de notre cœur pour que nous puissions toujours renaître à la vie. Nous pourrons ainsi être à notre tour des signes de printemps pour notre monde.
 
René Laprise, diacre permanent
Gatineau