Le
pape François accueille dans son encyclique sur l’écologie la réflexion
d’innombrables scientifiques, philosophes, théologiens et organisations
sociales. Il cite de nombreuses conférences épiscopales. Il intègre les
profondes méditations du Patriarche Œcuménique Bartholomée.
Ce
dernier « a attiré l’attention sur les racines éthiques et spirituelles
des problèmes environnementaux qui demandent que nous trouvions des solutions
non seulement grâce à la technique mais encore à travers un changement de la
part de l’être humain, parce qu’autrement nous affronterions uniquement les
symptômes. Il nous a proposé de passer de la consommation au sacrifice, de
l’avidité à la générosité, du gaspillage à la capacité de partager. » (9)
François
porte dans son message percutant une préoccupation qui tourmente bien des gens
et les appelle à agir pour que notre planète et notre humanité s’harmonisent
mieux avec le plan de tendresse, de générosité et de diversité de Dieu.
D’où son appel.
« Le
défi urgent de sauvegarder notre maison commune inclut la préoccupation d’unir
toute la famille humaine dans la recherche d’un développement durable et
intégral, car nous savons que les choses peuvent changer. Le Créateur ne nous
abandonne pas, jamais il ne fait marche arrière dans son projet d’amour, il ne
se repent pas de nous avoir créés. L’humanité possède encore la capacité de
collaborer pour construire notre maison commune. » Et le pape salue,
encourage et remercie « tous ceux qui, dans les secteurs les plus variés
de l’activité humaine, travaillent pour assurer la sauvegarde de la maison que
nous partageons. Ceux qui luttent avec vigueur pour affronter les conséquences
dramatiques de la dégradation de l’environnement sur la vie des plus pauvres
dans le monde, méritent une gratitude spéciale. Les jeunes nous réclament
un changement. Ils se demandent comment il est possible de prétendre construire
un avenir meilleur sans penser à la crise de l’environnement et aux souffrances
des exclus. » (13)
Il adresse une invitation urgente au dialogue « sur la
façon dont nous construisons l’avenir de la planète. Nous avons besoin d’une
conversion qui nous unisse tous, parce que le défi environnemental que nous
vivons, et ses racines humaines, nous concernent et nous touchent tous. […] Il
nous faut une nouvelle solidarité universelle. » (14)
Comment
ce cri rejoint-il mon cœur? Le réveille-t-il? L’engage-t-il? Est-ce que je
partage cette conviction qu’un changement radical est possible?
(4e
texte d'une série sur l'encyclique du pape François)
Évêque émérite de Gatineau