samedi 18 octobre 2014

L’action mystérieuse du Ressuscité et de son Esprit

Dans La joie de l’Évangile (par. 275ss.), le pape François commente diverses attitudes négatives vécues en Église : pessimisme, fatalisme, méfiance. Certaines personnes ne se donnent pas à la mission parce qu’elles croient que rien ne peut changer. «Cette attitude est précisément une mauvaise excuse pour rester enfermés dans le confort, la paresse, la tristesse de l’insatisfaction, le vide égoïste. »
 
Les premiers disciples allèrent prêcher, « le Seigneur agissant avec eux et confirmant la Parole » (Mc16, 20). Cela s’accomplit aussi de nos jours. Le Christ ressuscité nous invite à le connaître, à vivre avec lui. Il est « la source profonde de notre espérance, et son aide ne nous manquera pas dans l’accomplissement de la mission qu’il nous confie. (…) Sa résurrection n’est pas un fait relevant du passé; elle a une force de vie qui a pénétré le monde. Là où tout semble être mort, de partout, les germes de la résurrection réapparaissent. C’est une force sans égale. » Notre défi est d’y croire de tout notre cœur.
 
La foi signifie croire en Jésus, croire, qu’il est vivant, qu’il nous aime vraiment, qu’il ne nous abandonne pas, qu’il tire le bien du mal par sa puissance et sa créativité infinie, qu’il marche victorieux avec nous dans l’histoire.  « La résurrection du Christ produit partout les germes de ce monde nouveau; et même s’ils venaient à être taillés, ils poussent de nouveau, car la résurrection du Seigneur a déjà pénétré la trame cachée de cette histoire, car Jésus n’est pas ressuscité pour rien. Ne restons pas en marge de ce chemin de l’espérance vivante ! »
 
« La mission n’est pas un commerce ni un projet d’entreprise, pas plus qu’une organisation humanitaire, ni un spectacle pour raconter combien de personnes se sont engagées grâce à notre propagande; elle est quelque chose de beaucoup plus profond, qui échappe à toute mesure. (…) L’Esprit Saint agit comme il veut, quand il veut et où il veut; nous nous dépensons sans prétendre, cependant, voir des résultats visibles. Nous savons seulement que notre don de soi est nécessaire. Apprenons à nous reposer dans la tendresse des bras du Père, au cœur de notre dévouement créatif et généreux. Avançons, engageons-nous à fond, mais laissons-le rendre féconds nos efforts comme bon lui semble. »
 
Cette attitude demande une confiance ferme en l’Esprit Saint, à alimenter dans la prière. « Il est vrai que cette confiance en l’invisible peut nous donner le vertige : c’est comme se plonger dans une mer où nous ne savons pas ce que nous allons rencontrer. Moi-même j’en ai fait l’expérience plusieurs fois. Toutefois, il n’y a pas de plus grande liberté que de se laisser guider par l’Esprit, en renonçant à vouloir calculer et contrôler tout, et de permettre à l’Esprit de nous éclairer, de nous guider, de nous orienter, et de nous conduire là où il veut. Il sait bien ce dont nous avons besoin à chaque époque et à chaque instant.»
 
Est-ce que j’entretiens par la prière la certitude de l’action de Jésus Ressuscité et de son Esprit dans ma vie et dans mon engagement dans l’Église et dans le monde?
(45e texte d’une série sur la joie)
† Roger Ébacher
Évêque émérite de Gatineau