samedi 8 mars 2014

Les obstacles à la joie

Le document sur La joie d’Évangile du pape ne propose pas une joie naïve. La joie évangélique exige des choix, des luttes, des désirs. Car des obstacles se présentent sur notre route de la vie, qui souvent induisent au découragement, à l’apathie.

« Le grand risque du monde d’aujourd’hui, avec son offre de consommation multiple et écrasante, est une tristesse individualiste qui vient du cœur bien installé et avare, de la recherche malade de plaisirs superficiels, de la conscience isolée. » Le cœur humain ne peut pas se satisfaire d’une surconsommation qui enferme chacun dans ses propres plaisirs au mépris des souffrances des autres.

« Quand la vie intérieure se ferme sur ses propres intérêts, il n’y a plus de place pour les autres, les pauvres n’entrent plus, on n’écoute plus la voix de Dieu, on ne jouit plus de la douce joie de son amour, l’enthousiasme de faire le bien ne palpite plus. »

« Même les croyants courent ce risque, certain et permanent. Beaucoup y succombent et se transforment en personnes vexées, mécontentes, sans vie.

- Ce n’est pas le choix d’une vie digne et pleine, 
- ce n’est pas le désir de Dieu pour nous,
- ce n’est pas la vie dans l’Esprit qui jaillit du cœur du Christ ressuscité. » (par. 2)
 
« Cependant, je reconnais que la joie ne se vit pas de la même façon à toutes les étapes et dans toutes les circonstances de la vie, parfois très dure. » Cette dureté de la vie peut devenir une tentation d’abandonner la tension vers le don de soi. Mais la joie « s’adapte et se transforme, et elle demeure toujours au moins comme un rayon de lumière qui naît de la certitude personnelle d’être infiniment aimé, au-delà de tout. »

« Je comprends les personnes qui deviennent tristes à cause des graves difficultés qu’elles doivent supporter, cependant peu à peu, il faut permettre à la joie de la foi de commencer à s’éveiller, comme une confiance secrète mais ferme, même au milieu des pires soucis : “Mon âme est exclue de la paix, j’ai oublié le bonheur! […] Voici ce qu’à mon cœur je rappellerai pour reprendre espoir : les faveurs du Seigneur ne sont pas finies, ni ses compassions épuisées; elles se renouvellent chaque matin, grande est sa fidélité! […] Il est bon d’attendre en silence le salut du Seigneur” (Lm 3, 17.21-23.26). » (par. 6)

Puis le pape donne ce témoignage : « Je peux dire que les joies les plus belles et les plus spontanées que j’ai vues au cours de ma vie sont celles de personnes très pauvres qui ont peu de choses auxquelles s’accrocher. Je me souviens aussi de la joie authentique de ceux qui, même dans de grands engagements professionnels, ont su garder un cœur croyant, généreux et simple. De diverses manières, ces joies puisent à la source de l’amour toujours plus grand de Dieu qui s’est manifesté en Jésus Christ. » (par. 7)

Quelles sont dans ma vie les circonstances, personnes ou choses qui m’entrainent dans la tristesse?

Comment est-ce que je mène le combat pour la joie?

Ai-je de la joie à croire en Jésus mon Sauveur? À l’amour fou du Père pour moi? À la fidélité de l’Esprit qui sans cesse offre ce fruit de son action qu’est la joie?

Y a-t-il quelque psaume particulier qui me soutient dans mes moments pénibles?

Quels sont mes autres moyens de lutter contre le découragement, le laisser-aller défaitiste?
(5e texte d’une série sur la joie)
† Roger Ébacher
Évêque émérite de Gatineau