dimanche 27 janvier 2013

Vatican II et la Bible

Le document sur la révélation divine et sa transmission est sans doute un des textes les plus importants de ce concile. Il a renoué avec l’ancienne tradition d’ouvrir la Bible au milieu le Peuple de Dieu pour qu’il s’y abreuve de la Parole de vie éternelle.

« Il a plu à Dieu dans sa bonté et sa sagesse de se révéler en personne et de faire connaître le mystère de sa volonté (cf. Ep 1, 9) grâce auquel les hommes, par le Christ, le Verbe fait chair, accèdent dans l’Esprit Saint, auprès du Père et sont rendus participants de la nature divine (cf. Ep 2, 18 ; 2 P 1, 4). Par cette révélation, le Dieu invisible (cf. Col 1, 15 ; 1 Tm 1, 17) s’adresse aux hommes en son surabondant amour comme à des amis (cf. Ex 33, 11;  Jn 15, 14-15), il s’entretient avec eux (cf. Ba 3, 28) pour les inviter et les admettre à partager sa propre vie. » (par. 2) Voilà la source éternelle de ce don de la révélation : le plan bienveillant de Dieu pour nous traduit dans notre histoire du salut.

Jésus Christ est la plénitude personnelle de cette révélation. « C’est donc lui – le voir, c’est voir le Père (cf. Jn 14, 9) – qui, par toute sa présence et par la manifestation qu’il fait de lui-même par ses paroles et ses œuvres, par ses signes et ses miracles, et plus particulièrement par sa mort et sa résurrection glorieuse d’entre les morts, par l’envoi enfin de l’Esprit de vérité, achève en l’accomplissant la révélation, et la confirme encore en attestant divinement que Dieu lui-même est avec nous pour nous arracher aux ténèbres du péché et de la mort et nous ressusciter pour la vie éternelle. »(par. 4)

Dieu a pris les moyens pour que cette révélation soit transmise à toutes les générations et qu’elle y soit accueillie par la foi. Jésus, « ayant accompli lui-même et proclamé de sa propre bouche l’Évangile d’abord promis par les prophètes, ordonna à ses Apôtres de le prêcher à tous. » (par. 7) Ce qu’ils firent ainsi que leurs successeurs, avec l’assistance de l’Esprit-Saint.  Notre trésor, c’est la Tradition vivante de l’Église et la Bible.

Le concile a remis en honneur la Bible en montrant son importance pour l’Église (ch. VI). « L’Église a toujours vénéré les divines Écritures, comme elle le fait aussi pour le Corps même du Seigneur, elle qui ne cesse pas, surtout dans la sainte liturgie, de prendre le pain de vie sur la table de la Parole de Dieu et sur celle du Corps du Christ, pour l’offrir aux fidèles. » Le Peuple de Dieu doit ouvrir le Livre. Car Dieu le Père  par ces Écritures entre en conversation avec ses enfants. Et « la force et la puissance que recèle la Parole de Dieu sont si grandes qu’elles constituent, pour l’Église, son point d’appui et sa vigueur et, pour les enfants de l’Église, la solidité de leur foi, la nourriture de leur âme, la source pure et permanente de leur vie spirituelle. »

Déjà très riche par lui-même, ce document a été repris et approfondi dans un récent synode des évêques. Il en a résulté un document post-synodal d’une très grande richesse. Il faut méditer cette instruction qui nous offre divers chemins pour que la Parole de Dieu devienne la nourriture quotidienne de nos vies. Les 29 premiers paragraphes sont particulièrement beaux et inspirants.

L’approche de la Bible en Église, tant par les théologiens, les homélistes que les laïcs, a déjà beaucoup progressée depuis Vatican II. Mais il reste encore tellement de chemin à parcourir pour que  nos saintes Écritures deviennent une source inépuisable où sans cesse retourner pour apaiser notre soif de transcendance, de sens, de lumière et de paix dans notre marche vers le bonheur.

Je note avec joie en terminant tous ces petits groupes bibliques qui, avec diverses méthodes, s’attablent dans les maisons ou ailleurs pour ouvrir le Livre, le lire, le méditer , partager sur son contenu et prier en réponse aux Paroles accueillies.
(26e texte d’une série sur Vatican II)
† Roger Ébacher
Évêque émérite de Gatineau