lundi 12 novembre 2012

Vatican II et le respect de toute personne humaine

Nous rencontrons quotidiennement des personnes de diverses races, religions et situations sociales, économiques et politiques. Les évêques catholiques, il y a 50 ans, voyaient déjà se développer une telle mondialisation et ils ont offert dans le document conciliaire sur « L’Église dans le monde de ce temps » (par. 23ss.) un éclairage toujours actuel.

Retenons d’abord une affirmation générale: « Parmi les principaux aspects du monde d’aujourd’hui, il faut compter la multiplication des relations entre les hommes que les progrès techniques actuels contribuent largement à développer. Toutefois le dialogue fraternel des hommes ne trouve pas son achèvement à ce niveau, mais plus profondément dans la communauté des personnes et celle-ci exige le respect réciproque de leur pleine dignité spirituelle ».

Tous les humains, nous formons une seule famille et nous sommes liés les uns aux autres. Le développement de chaque personne est lié au développement de la société et du bien commun de tous sur notre planète. « Mais en même temps grandit la conscience de l’éminente dignité de la personne humaine, supérieure à toutes choses et dont les droits et les devoirs sont universels et inviolables. »

C’est dire que le respect dû à toute personne humaine, la justice sociale et le bien commun appellent des actes précis. « Il faut donc rendre accessible à l’homme tout ce dont il a besoin pour mener une vie vraiment humaine, par exemple : nourriture, vêtement, habitat, droit de choisir librement son état de vie et de fonder une famille, droit à l’éducation, au travail, à la réputation, au respect, à une information convenable, droit d’agir selon la droite règle de sa conscience, droit à la sauvegarde de la vie privée et à une juste liberté, y compris en matière religieuse. »(par. 26.3)

« De nos jours surtout, nous avons l’impérieux devoir de nous faire le prochain de n’importe quel homme et, s’il se présente à nous, de le servir activement : qu’il s’agisse de ce vieillard abandonné de tous, ou de ce travailleur étranger, méprisé sans raison, ou de cet exilé, ou de cet enfant né d’une union illégitime qui supporte injustement le poids d’une faute qu’il n’a pas commise, ou de cet affamé. » (par. 27.2)

Nous pouvons être portés à mettre des limites, des barrières à cette fraternité en acte et à ce respect égal pour toute personne.  Comment traiter nos adversaires? « Le respect et l’amour doivent aussi s’étendre à ceux qui pensent ou agissent autrement que nous en matière sociale, politique ou religieuse. D’ailleurs, plus nous nous efforçons de pénétrer de l’intérieur, avec bienveillance et amour, leurs manières de voir, plus le dialogue avec eux deviendra aisé. » C’est dire que le pardon est essentiel pour que la famille humaine se construise dans le respect mutuel, l’enrichissement réciproque et la recherche ensemble du bien commun universel dans la paix.

Est plus actuelle que jamais la parole de Jésus : « Chaque fois que vous l’avez fait à l’un de ces plus petits de mes frères, c’est à moi que vous l’avez fait » (Matthieu 25, 40).
(9e texte d’une série sur Vatican II)
† Roger Ébacher
Évêque émérite de Gatineau