mardi 30 octobre 2012

Les révélations privées


Ces révélations prétendent éclairer notre foi ou même annoncer des mystères encore cachés, surtout en ce qui concerne la fin des temps. Elles interrogent, dérangent même bien des gens. Certains en sont friands. D’autres y sont allergiques.  D’autres encore cultivent un scepticisme systématique devant ces affirmations. Les études sur le sujet abondent.

Aussi l’Église catholique a pris fréquemment position dans ce débat. Le cardinal Ratzinger y est intervenu le 13 mai 2000 en commentant le message de Fatima.  L’Assemblée des évêques catholiques du Québec a publié une note sur la question.  Il en est de même de la Conférence des évêques catholiques du Canada, qui a réagi devant le cas de l’Armée de Marie.  Et le catéchisme de l’Église catholique traite aussi de ces révélations.  Ces quelques références, parmi des milliers d'autres, montrent que beaucoup cherchent compréhension et paix du cœur devant ce phénomène.

Je me limiterai à citer le document post synodal sur la Parole de Dieu signé par le Pape Benoît XVI : « La valeur des révélations privées est foncièrement diverse de l’unique révélation publique : celle-ci exige notre foi ; en effet, en elle, au moyen de paroles humaines et par la médiation de la communauté vivante de l’Église, Dieu lui-même nous parle. Le critère pour établir la vérité d’une révélation privée est son orientation vers le Christ lui-même. Quand celle-ci nous éloigne de Lui, à ce moment-là elle ne vient certainement pas de l’Esprit Saint, qui nous conduit à l’Évangile et non hors de lui. La révélation privée est une aide pour la foi, et elle se montre crédible précisément parce qu’elle renvoie à l’unique révélation publique. »

On y ajoute qu’une telle révélation privée « peut être une aide valable pour comprendre et pour mieux vivre l’Évangile à l’heure actuelle. Elle ne doit donc pas être négligée. C’est une aide, qui nous est offerte, mais il n’est pas obligatoire de s’en servir. Dans tous les cas, il doit s’agir de quelque chose qui nourrit la foi, l’espérance et la charité, qui sont pour tous le chemin permanent du salut ».

Nous avons là quelques bons critères qui peuvent nous guider dans ce qui nous apparait parfois comme une jungle difficile à pénétrer.

† Roger Ébacher
Évêque émérite de Gatineau