lundi 10 septembre 2012

Où se joue notre destin?

J’en suis à mon 100ième billet. Pourquoi ai-je décidé il y a plus d’un an de commencer un blogue? C’est que j’approchais de la retraite. J’étais conscient que je perdrais mes moyens de communication avec les gens d’ici et d’ailleurs. Certes, le contenu de ce blogue ne compense pas vraiment cette perte. Mais je peux au moins y communiquer certaines pensées, réflexions, espoirs, rêves, déceptions.

Je me suis laissé guider par ma foi et ma vision des relations des humains avec Dieu, entre eux et avec la nature. C’est un sujet très vaste, en fait inépuisable et aux aspects toujours neufs. Car ces réalités en incessante mouvance sans cesse me questionnent sur mes origines, mes raisons de vivre, le sens de ma vie et sa direction.

Dans ces réflexions, je me suis laissé guider par la Parole de Dieu qui nous affirme que Dieu nous a créés pour notre bonheur et qu’il veut nous y attirer. Pour y parvenir, il est allé, après une très longue histoire de fréquentations des humains, jusqu’à nous donner son Fils unique et bien-aimé Jésus afin que ce dernier soit notre chemin, notre lumière, notre vie.

Il est aussi notre sagesse. Son style de vie, ses choix et ses préférences, ses paroles, ses images et paraboles m’indiquent ce que je veux devenir, peu à peu. Car Jésus me précède toujours sur ma route. Il est ma lampe sur le chemin plein d’obstacles de mes relations avec Dieu qui n'est qu'amour, mais en même temps tellement déroutant et mystérieux; avec les humains mes frères et sœurs; avec cette nature à la fois si belle et si souvent défigurée par nos choix destructeurs.

J’ai surtout voulu faire écho à la parole de Jésus affirmant que tout ce que nous faisons à n’importe quel être humain, surtout au plus petit, au plus marginalisé, c’est à lui que nous le faisons. Oui, il est tellement surprenant ce « Dieu avec nous », Jésus, quand nous le regardons se faire aussi petit, jusqu'à la croix, afin que nous sachions bien quelle est la vraie façon de respecter cette humanité profondément blessée, mais hantée par une soif d’unité, de paix et de fraternité.

Est-ce que la mondialisation actuelle de l’économie, des finances, de la culture tend aussi vers la mondialisation de la solidarité et du partage? C’est la question essentielle, car la réussite de notre humanité, telle que voulue par Dieu, se joue dans ce choix crucial, fondamental. Une telle mondialisation faite dans l’amour et le respect serait la réponse aux aspirations les plus profondes du cœur humain. Je suis persuadé qu’il faut y travailler de tout cœur et avec toutes nos énergies, tout en sachant que finalement cette unité de la famille humaine dans le respect des différences de toutes sortes sera un don de Dieu.

† Roger Ébacher
Évêque émérite de Gatineau