samedi 22 septembre 2012

Le cardinal Martini

La mort du cardinal Martini a provoqué un choc à travers le monde catholique et pour beaucoup d'autres personnes qui ont été touchées par ses enseignements.  Son dernier entretien, qui fut publié à titre posthume, a provoqué divers commentaires qui ont souvent insisté sur son évaluation en somme sévère de plusieurs aspects de l'Église catholique dans sa situation historique actuelle.

Ça fait près de 30 ans que je lis et médite ses très nombreux textes, fruits de retraites prêchées, de lettres pastorales à sa communauté diocésaine, de conférences de toutes sortes, d’instructions en particulier aux jeunes du diocèse de Milan, et dans tant d’autres occasions.

Le Cardinal Martini a toujours été un homme d’une grande fidélité à l’Église. Cette Église lui a souvent causé souffrances, déceptions. Mais il en fut un très loyal serviteur. Il a toujours su puiser aux sources de l’Église pour voir sa beauté, son dynamisme et son avenir. Lors de l'inauguration de son ministère épiscopal à Milan, il est entré à pied dans la ville, portant bien haut la Sainte Bible. Ce geste a révélé où il s’abreuvait sans cesse pour vivre les discernements requis face aux cheminements historiques de l’Église et du monde. Formé par la spiritualité ignacienne qui a nourri toute sa vie et ses engagements, le Cardinal Martini a sans cesse cherché à discerner le positif et le négatif des diverses situations non seulement ecclésiales, mais mondiales, dans une optique d’espérance, de courage et d’amour. Sa lettre pastorale « La vierge du Samedi Saint » en est un bel exemple.

Il a certes  été parfois sévère envers cette Église qu’il a toujours aimée filialement. Mais il a soutenu l’espérance des personnes qui ont accueilli son enseignement. Son rayonnement n’est certainement pas terminé. Avec beaucoup à travers le monde, je rends grâces à Dieu de nous avoir donné un tel témoin de la puissance de l’Évangile et de Jésus, beauté qui sauvera le monde.

† Roger Ébacher
Évêque émérite de Gatineau