vendredi 25 mai 2012

Les chemins qui marchent

Tel est le thème d’un triple pèlerinage par lequel l’archidiocèse de Gatineau prépare la célébration de son jubilé qui marquera ses 50 ans d’existence.  C’est une formule originale qui permettra de parcourir en trois ans une grande partie du territoire diocésain. Cette marche en sera cette année à sa deuxième étape.

On se rappelle la parole de Blaise Pascal : « Les rivières sont des chemins qui marchent et qui portent où l’on veut aller.»  C’est là une image très évocatrice de notre histoire. Ici, les rivières ont été les premiers chemins qui ont permis aux personnes de se déployer sur le territoire, de se rencontrer, de faire les voyages pour le commerce, les loisirs et que sais-je. Aujourd’hui, avec nos ponts si souvent encombrés, il nous est parfois difficile de saisir à quel point ces rivières ont été des liens efficaces et rapides pour l’époque. Elles ont marché pour la guerre et pour la paix, pour le commerce et pour la drave, pour la recherche de l’autre et pour sa fuite.

On peut aussi continuer la réflexion et nous souvenir que Jésus s’identifie lui-même au chemin : « Je suis le chemin, la vérité, la vie ». Et il a sans cesse marché durant son court ministère. Il a entrainé des disciples à sa suite. Et il leur a dit de continuer après lui cette marche porteuse de Bonnes Nouvelles à disséminer sur toutes les routes du monde jusqu’aux confins de la terre et jusqu’à la fin des siècles. Lui-même ressuscité conduira celles et ceux qui s’attachent à ses pas jusqu’aux sources de la vie.

Puis avant de les quitter, il leur a promis, puis donné l’Esprit qui les guidera à la vérité tout entière. Jésus a été le guide des siens. L’Esprit continuera le même rôle. Il sera pour les personnes qui accepteront son souffle, qui seront sensibles à sa subtile présence un chemin qui les fera cheminer vers une interprétation de leurs propres vies et des événements du monde dans la lumière de Celui qui est la Lumière du monde.

En somme, cette idée des chemins qui marchent peut nous conduire loin dans l’approfondissent de notre foi. Notre espérance et notre amour entrent aussi par les pieds, par la solidarité silencieuse de la marche, par l’accueil mutuel et le soutien dans le cheminement, par la réception des communautés sur le bord de la route.

Bonne marche!

† Roger Ébacher
Évêque émérite de Gatineau