dimanche 25 mars 2012

Pour promouvoir les buts humains de nos diverses activités

Le Programme des Nations-Unies pour le Développement existe pour promouvoir les objectifs du millénaire sur le développement adoptés par l’Assemblée générale des Nations-Unies en l’an 2000.  Cette assemblée mondiale y affirme que pour promouvoir un « monde plus pacifique, plus prospère et plus juste […] nous reconnaissons que, en plus des responsabilités propres que nous devons assumer à l’égard de nos sociétés respectives, nous sommes collectivement tenus de défendre, au niveau mondial, les principes de la dignité humaine, de l’égalité et de l’équité. En tant que dirigeants, nous avons donc des devoirs à l’égard de tous les citoyens du monde, en particulier les personnes les plus vulnérables, et tout spécialement les enfants, à qui l’avenir appartient. »

Les membres de l’Assemblée générale ajoutent que pour que la mondialisation devienne une force positive pour l’humanité entière, il faut planétairement instaurer la liberté, l’égalité, la solidarité, la tolérance, le respect de la nature, le partage des responsabilités. L’assemblée fixe ensuite des objectifs audacieux pour le millénaire commençant. Ce sont ces objectifs que reprend le Programme des Nations-Unies pour le Développement. À travers de multiples interventions, il vise à accélérer le progrès vers un monde plus équitable.

Ce Programme publie un rapport annuel. Celui de 1990 affirmait : « Les personnes sont la vraie richesse d’une nation. ». « Si la croissance du Produit National Brut (PNB) est indispensable  pour atteindre tous les objectifs humains essentiels, l'important c'est d'analyser comment cette croissance se traduit - ou ne se traduit pas - en développement humain dans différentes sociétés ». Il annonçait ainsi une approche nouvelle du développement. Et d’année en année, depuis 20 ans, le rapport annuel insiste sur le fait que le développement est avant tout et fondamentalement une question de personnes.

En regardant un de ces récents rapports, je me suis rappelé un texte voté par le Concile Vatican II en 1965. Ce texte me semble toujours d’une grande actualité. Car nous sommes sans cesse tentés d’oublier que toutes nos activités humaines ont pour but le mieux vivre des humains et la qualité de leur vie en commun, dans le respect des conditions pour y parvenir.

« De même qu’elle procède de l’homme, l’activité humaine lui est ordonnée. De fait, par son action, l’homme ne transforme pas seulement les choses et la société, il se parfait lui-même. Il apprend bien des choses, il développe ses facultés, il sort de lui-même et se dépasse. Cet essor, bien conduit, est d’un tout autre prix que l’accumulation possible de richesses extérieures. L’homme vaut plus par ce qu’il est que par ce qu’il a. De même, tout ce que font les hommes pour faire régner plus de justice, une fraternité plus étendue, un ordre plus humain dans les rapports sociaux, dépasse en valeur les progrès techniques. Car ceux-ci peuvent bien fournir la base matérielle de la promotion humaine, mais ils sont tout à fait impuissants, par eux seuls, à la réaliser. »

« Voici donc la règle de l’activité humaine : qu’elle soit conforme au bien authentique de l’humanité, selon le dessein et la volonté de Dieu, et qu’elle permette à l’homme, considéré comme individu ou comme membre de la société, de s’épanouir selon la plénitude de sa vocation. »

Un long chemin est ainsi tracé pour notre humanité. Mais chaque personne peut y faire un pas qui, s’ajoutant à des millions d’autres pas dans le même sens, entretient l’espérance d’une société où on ait plus de cœur les uns pour les autres, dans le respect des différences et dans la paix.

† Roger Ébacher
Évêque émérite de Gatineau