lundi 3 octobre 2011

Les reliques du Saint Frère André

Ces jours-ci, les reliques du Frère André sont dans le diocèse de Gatineau. Comme les reliques de Thérèse de l’Enfant-Jésus il y a quelques années, une telle visite attire bien des gens. Car le Frère André a été très populaire  durant sa vie et continue de l’être 75 ans après sa mort. D’ailleurs l’Oratoire St-Joseph, où j’aime beaucoup aller prier quand je passe à Montréal, rappelle sa vie et attire des millions de personne chaque année. Ces gens témoignent que Dieu entend l’intercession qui passe par le cœur le Saint Frère André et qu’Il se fait proche de celles et ceux qui mettent en lui leur confiance. Beaucoup disent y expérimenter la vérité de ce qu’enseignait le Frère André : Dieu penche son oreille tout près de nos lèvres quand nous le prions de tout coeur.

André  Bessette a connu la misère. Il a été très jeune orphelin. Peu instruit, il a dû s’expatrier aux États-Unis pour trouver du travail. Après y avoir exercé divers métiers, il revient au Canada et veut devenir religieux. Mais comme il n'est pas instruit on le refuse dans une communauté de Frères enseignants. Finalement, l’évêque de Montréal est intervenu en sa faveur et il est accepté comme portier du collège. C’est dans ce travail si humble où prière, accueil et compassion tissent ses jours et ses nuits qu’il est devenu un merveilleux instrument de Dieu pour tellement de souffrants du corps, du coeur et de l'âme.

Ce phénomène de la dévotion aux reliques fait partie de ce que nous appelons la dévotion populaire. C’est là une profonde spiritualité catholique, collée à la vie. Elle jaillit d’une soif intime de Dieu. C’est une foi simple, proche du quotidien, ancrée dans la vérité même de la vie et de ses peines et souffrances. Cette spiritualité est faite de convictions vitales. Elle est d’abord animée par un sens profond de Dieu : de sa paternité, sa providence, sa présence amoureuse et fidèle à notre monde, à ses enfants les humains, surtout aux souffrants et aux abandonnés.
 
Cette foi engendre des sentiments intérieurs très forts face aux épreuves et contrariétés de toutes sortes.  Ses fruits vitaux sont la patience, le courage, le sens de la croix dans la vie quotidienne, l’ouverture aux autres. Étant avec d’autres dans ces moments de dévotion, on expérimente qu’on n’est pas seul à lutter, à travailler, à souffrir, à tenir bon. On y sent de la joie, de l’espérance, de la solidarité. On s’y sent en contact avec le saint ainsi vénéré. Il nous conduit tout près de Dieu  notre Père du ciel, où il est déjà au repos dans la paix et dans le triomphe de la vie éternelle.

† Roger Ébacher
Évêque de Gatineau