mercredi 14 septembre 2011

Les menaces contre notre alliance avec la nature

Les dernières années se sont produit un très grand nombre de tragédies rattachées à des phénomènes naturels :

       -Le tremblement de terre du Japon suivi d’un tsunami qui ont mis en péril de destruction vies humaines, champs en culture, maisons et villes, centrales nucléaires.
       -La famine en Somalie, avec ses centaines de milliers de morts, de déplacés.
       -Le désert qui envahit les pays au sud du Sahara.
       -Les ouragans qui passent ces temps-ci laissant sur leur chemin morts, inondations, destructions massives de maisons et autres structures et infrastructures.
       -Le récent tremblement de terre dans le nord-est américain avec répercussions au Canada.
        -Les inondations du printemps et de l’été au Québec et au Manitoba.

Ces tragédies peuvent être tout simplement classées comme des phénomènes naturels. Mais je pense que leur fréquence et leur intensité appellent une réflexion plus profonde sur notre situation écologique et notre responsabilité humaine dans ce domaine de l’écologie.

J’ai vu un récent message du pape Benoît XVI sur le sujet, qui me semble stimulant. Il s’adressait à six nouveaux ambassadeurs auprès du Saint-Siège. À travers eux, il appelle les divers gouvernements de la planète à une réflexion nouvelle et en profondeur sur l’environnement et signale que les Nations-Unies devraient être un lieu plus propice à de telles réflexions ensemble, en vue du bien commun et dans une effective solidarité.

Il y affirme que l’humanité risque la disparition si elle n’agit pas promptement et ne modifie pas nos façons de traiter la planète terre. Voici quelques extraits de ce message.

« L’écologie humaine est une nécessité impérative. Adopter en tout une manière de vivre respectueuse de l’environnement et soutenir la recherche et l’exploitation d’énergies propres qui sauvegardent le patrimoine de la création et sont sans danger pour l’homme, doivent être des priorités politiques et économiques. Dans ce sens, il s’avère nécessaire de revoir totalement notre approche de la nature. Elle n’est pas uniquement un espace exploitable ou ludique. Elle est le lieu natif de l’homme, sa "maison" en quelque sorte. Elle nous est essentielle. Le changement de mentalité dans ce domaine, voire les contraintes que cela entraine, doit permettre d’arriver rapidement à un art de vivre ensemble qui respecte l’alliance entre l’homme et la nature, sans laquelle la famille humaine risque de disparaître. Une réflexion sérieuse doit donc être conduite et des solutions précises et viables doivent être proposées. L’ensemble des gouvernants doit s’engager à protéger la nature et l’aider à remplir son rôle essentiel pour la survie de l’humanité.»

Mais cette interpellation ne s’adresse pas seulement aux gouvernements. À tous les niveaux de la société, nous avons diverses responsabilités. Il nous est très difficile de prendre vraiment en compte les effets de nos comportements et choix sur la nature. Pourtant, il en va du proche présent et aussi de l’avenir des plus jeunes parmi nous. D’ailleurs, j’ai le sentiment que beaucoup de jeunes s’ouvrent de plus en plus, et de multiples façons, à ce souci et trouvent des façons originales d’agir. Il serait intéressant de faire une sorte de relevé de tels engagements, souvent très simples, tout proches des gestes quotidiens à réviser, mais qui révèlent une sensibilité nouvelle.

† Roger Ébacher
Évêque de Gatineau