jeudi 29 septembre 2011

Le trafic d’êtres humains

Jusqu’à récemment, je pensais que  le trafic d'êtres humains était un phénomène d'un passé lointain. Lors d’un récent voyage au Bénin, j’ai visité un musée décrivant les terribles souffrances de la traite des esclaves africains vers l’Amérique. Mais je découvre de plus en plus que cette question a une bouleversante actualité et préoccupe de très nombreux organismes gouvernementaux, de la société civile et aussi de l'Église catholique.

Selon  Wikipedia  « La traite des êtres humains est un phénomène ancien et constant, malgré les diverses abolitions, qui s’est développé à nouveau depuis le début des années 1990 sur tous les continents, dans tous les pays. Elle consiste à réduire des individus à l’état d’esclave et à les exploiter au maximum de ce qui est possible, pour en tirer le plus grand profit. Comme toujours, tous les moyens imaginables sont utilisés par les trafiquants pour y parvenir : tromperie, corruption, violence, contrainte, séquestration, chantage, menace, privation de liberté, confiscation des pièces d’identité… »   

Le 14 septembre 2011, l’archevêque Silnavo Tomasi, représentant du Vatican au Conseil pour les Droits de l’homme des Nations-Unies, est intervenu sur ce sujet, dans le cadre d’une session sur l'esclavage contemporain. Les chiffres qu’il y présente sont bouleversants. Ils révèlent l’ampleur de ce phénomène.  Seraient prises dans ce drame près de trois millions de personnes à chaque année. Et ce commerce très lucratif rapporterait plus de trente milliards de dollars annuellement.  Et il commente : « Ce qui est nouveau, c'est la mondialisation de ce commerce, le développement d'un marché mondial qui exploite l'extrême pauvreté et la vulnérabilité de nombreux mineurs et femmes qui tentent d'échapper à des conditions intolérables de misère et de violence ».  

            Beaucoup de personnes sont préoccupées par ce phénomène qui exploite et humilie, même détruit surtout femmes et enfants. Je relève en particulier la très grande importance que donne à cette question la Conférence Religieuse Canadienne. Sur le site de cette association nous trouvons une très riche liste de ressources internet sur cet enjeu d'importance. Ces ressources sont regroupés en trois grandes catégories : les conventions et protocoles internationaux; les organismes non-gouvernementaux; les organismes gouvernementaux.

J’ai lu aussi qu’au Brésil les associations de religieuses et religieuses vont faire campagne sur cette question en rapport avec les prochains jeux olympiques, comme d’ailleurs la CRC l’a fait lors des jeux de Vancouver.

Nous touchons là un drame contemporain qui se développe mondialement. Il est important d’en prendre conscience, de mieux s’informer et d’être vigilants. Car notre pays n’est pas exempt de cette plaie.

† Roger Ébacher
Évêque de Gatineau