lundi 25 juillet 2011

Compostelle

Depuis quelques temps, on entend de plus en plus parler des chemins vers Compostelle, ce lieu de pèlerinage qui redevient très populaire, comme il le fut à diverses époques depuis le moyen-âge.

À  chaque année, je suis invité à distribuer à une quarantaine de marcheuses et marcheurs les documents officiels attestant qu’ils sont des pèlerins, dûment soutenus par leur comité régional. Je trouve ces célébrations très dynamiques. Dans le cadre d’une messe dominicale en paroisse, on prie pour les personnes qui osent cette aventure. Puis au cours d’un repas, où se fait la remise des documents, on écoute les aventures des uns et des autres au hasard des rencontres de table.

Beaucoup en sont au deuxième ou même au troisième voyage. Et ils témoignent en avoir tiré bien des lumières sur le sens de leur recherche, une relance de leurs aspirations les plus profondes, etc. Ces témoignages montrent une très grande variété d’expériences vécues au cours de ces marches.

C’est là un phénomène étonnant en ce temps où nous sommes gavés en Occident de toutes les sécurités, commodités et tranquillités. Pourquoi tant de gens se lancent-ils dans cette aventure qui en est une aux mille insécurités et aléas? Quelques recherches sur le WEB vous permettront de trouver des réponses (voir par exemple Wikipedia, mais on y trouve aussi bien d’autres sites). Et encore mieux, écoutez les personnes qui ont vécu l’aventure. C’est émouvant.

En ce 26 juillet, fête liturgique de saint Jacques l’Apôtre martyr, des milliers de marcheuses et marcheurs arriveront à la grande basilique pour vénérer la relique, se ressourcer, se reposer tout simplement. Notre monde si affairé a un très grand besoin d’arrêts. Notre vie si tentée par le matérialisme a besoin d’un surcroit de spiritualité que nous en trouvons pas dans tous les gadgets prétendant assouvir nos soifs et nos faims spirituelles ou religieuses intimes.

† Roger Ébacher
Évêque de Gatineau